Le lundi suivant, à cinq heures du matin, le boulanger monte sur une échelle.
Il prend son panneau terminé. Il a percé quatre trous dans le mur. Il ne reste plus qu’à visser. Quand il a terminé il descend. Il n’y a personne à cette heure, dans le petit matin bleu. Pour mieux voir, il prend un peu de recul. Le boulanger sourit. Au-dessus de la porte, en lettres rouges sur un fond blanc crème, la nouvelle enseigne dit :
Ensuite, devant la porte d’entrée, il installe un panneau noir où le peintre a écrit en belle lettes blanches :
Petit à petit, ils arrivent : les enfants, les parents, les grands-parents, tous les habitants de ce quartier de Paris. Et au milieu de la foule, la petite fille qui n’aimait pas la crème chantilly avec sa sœur et sa maman.
A l’intérieur de la boulangerie, les murs sont repeints de frais en blanc crème et pimpants. Sur chaque table et chaque étagère, le boulanger a disposé des assiettes blanches. Dans chaque assiette, trois éclairs et un billet rose. Un billet rose où il est écrit, en lettres capitales :
Merci, Nicolas. Je connais des enfants qui se font lire cette histoire, et qui n’en manqueraient aucun épisode pour rien au monde. Je connais des adultes, aussi, qui sont comme ça, qui sourient et dont les yeux brillent. Il y a des moments minuscules de l’existence qui font sourire longtemps après, mais pour cela, il faut y mettre un peu de la magie dont vous avez le secret.
Faire briller les yeux me donne absolument le sentiment d’être un grand magicien. C’est peut être pour ça que j’écris, pour ça et pour raconter des moments minuscules. Merci, Isabelle.